Revenons donc en 1917 et parlons du Canard Enchaîné.
Journal Hebdomadaire satirique fondé le 10 septembre 1915 pour se moquer de la censure gouvernementale, le Canard Enchaîné décidé d’organiser en 1917 un petit concours auprès de ses lecteurs.
Le concours du « grand chef de la tribu des bourreurs de crânes ».
Et le gagnant fut un journaliste nommé Gustave Hervé.
Né en 1871 à Brest, Gustave Hervé est un journaliste et militant politique socialiste.
Il a d’ailleurs participé à la création de la SFIO (ancêtre du parti socialiste) en 1905.
Il deviendra dans l’entre deux guerre l’un des fondateurs du parti nazi français.
Antimilitariste jusqu’en 1912, il devient ultra-patriotique au déclenchement de la Première Guerre Mondiale et écrit des articles de journaux pendant le conflit.
Cette victoire lors de ce « concours » du Canard Enchaîné est due à une phrase (parmi d’autres bien sûr) qu’il adresse aux mères et aux veuves des soldats tombés au combat :
« Crois-tu que les hommes qui meurent en un tel jour meurent réellement ? »
Une victoire bien méritée non ?