La zone des combats (qui court le long de la frontière franco-italienne de la Suisse à la mer) est défendue côté français par l’Armée des Alpes du général René Olry. Celle-ci est composée des 14e et 15e corps d’armée regroupant 5 divisions d’infanterie alpines (bien équipées et entraînées) et 4 divisions d’infanterie (mal équipées et peu entraînées) le tout appuyé par une forte artillerie. Au total, 185 000 hommes et plus de 800 canons (en comptant ceux des forteresses).
En face, les italiens alignent le Groupe d’Armée Ouest de Humbert de Savoie (héritier du trône d’Italie) avec 22 divisions. Au total 355 000 hommes et plus de 2 000 canons même si seulement 200 000 soldats participeront vraiment aux combats. Ce sont des troupes mal entraînées, mal équipées et peu motivées.
L’Italie déclare la guerre à la France le 10 juin 1940. Mais aucune opération majeure n’a lieu pendant les 10 premiers jours en dehors de quelques petites attaques sans effet et des tentatives de bombardements aériens sur Marseille et Toulouse qui ne font pas de dégâts.
Plus au nord, la situation est catastrophique pour la France (suite à la percée de Sedan, les allemands écrasent les français et le 12 juin, les allemands sont à Dijon et Orléans). Hitler annonce alors à Mussolini qu’il ne pourra annexer que les territoires qu’il arrivera à prendre.
Le 21 juin, les italiens lancent alors une attaque générale qui rencontre une forte résistance notamment à Menton et près de Briançon où le fort du mont Chaberton (surnommé « cuirassé nuage » et culminant à 3 131m, c’est le plus haut fort du monde) est détruit par l’artillerie française grâce à des tirs très complexes.
Le 23, les italiens avancent un peu dans Menton mais ils ne contrôlent qu’une petite partie de la ville. Sur le reste de la frontière, l’armée italienne n’avancent nulle part en dehors de quelques petits points défensifs avancés qui sont capturés.
Mais la frontière franco-italienne n’est pas le seul endroit où l’Armée des Alpes doit porter son attention.
En effet, comme vu plus haut, les allemands atteignent Dijon le 12 juin et ils se rapprochent des arrières français.
Le général Orly prélève alors 30 000 hommes de son armée le 15 juin et les met sous le commandement du général Cartier pour former le Groupement Cartier qui doit stopper ou ralentir l’avance ennemie en utilisant les fleuves et rivières de la zone : le Rhône, l’Isère puis la Durance.
Le 23 juin, les allemands sont à Aix les Bains et avancent vers Grenoble et Chambéry (leurs objectifs dans le secteur où ils doivent faire la jonction avec l’armée italienne). Mais l’avance est bloquée la même journée près de Voreppe (12km de Grenoble) grâce à l’artillerie du Groupement qui pilonne les blindés allemands. Le 24, une colonne motorisée allemande tentant un débordement est également bloquée à Voreppe.
Ni les allemands ni les italiens n’atteindront Grenoble ou Chambéry.
L’armistice entre la France et l’Italie finit par être signée le 24 juin 1940 et entre en vigueur le 25 juin à 00h35.
La bataille des Alpes est une brillante victoire défensive française, l’Armée des Alpes étant invaincue pendant la bataille et repoussant les assauts italiens en leur infligeant de lourdes pertes (631 morts et 2 631 blessés) alors qu’elle ne compte dans ses rangs que 37 morts et 62 blessés.
Les pertes occasionnées par les combats entre le Groupement Cartier et les allemands sont inconnues (des deux côtés).
L’Armée des Alpes sera dissoute le 25 juin 1940 mais son héroïsme au combat permit à ses hommes d’échapper à la capture alors que 1 800 00 soldats français finirent capturés pendant la Campagne de France.
