Division bleue

La Division Bleue

Le 10/02/2022 0

Chef d’un pays épuisé par la guerre civile qui déchira son territoire entre 1936 et 1939, le dirigeant nationaliste de l’Espagne Francisco Franco refuse d’intégrer l’Axe et d’intervenir dans la Seconde Guerre Mondiale.
Pourtant, ce sont près de 50 000 espagnols qui se battront aux côtés de la Wehrmacht sur le Front de l’Est.
Qui sont-ils et que font-ils si loin de chez eux ?

Épuisée et ravagée par 3 ans de guerre civile, l’Espagne franquiste refuse de rentrer dans la Seconde Guerre Mondiale.
Cette décision s’explique également par une division interne au gouvernement entre les anglophiles et les germanophiles qui posséderont plus ou moins d’influence selon le déroulement du conflit.

Néanmoins, ayant une dette d’honneur envers l’Axe pour l’aide militaire et matérielle qu’il avait reçu pendant la guerre civile qui lui a permit d’accéder au pouvoir, Franco propose à Hitler la création d’une troupe de volontaires.
Cette offre est acceptée 2 jours après le lancement de l’Opération Barbarossa (l’invasion de l’URSS par l’Axe) soit le 24 juin 1941.

En moins de 2 semaines, il y a assez d’hommes pour former une division d’infanterie : la Division Bleue ou Division Azul.
Un nom donné officieusement à l’unité suite au refus des phalangistes (une organisation paramilitaire espagnole) engagés dans cette troupe d’abandonner leur chemise bleue, symbole de leur appartenance à La Phalange.

Officiellement, elle est considérée comme la 250e division d’infanterie de la Wehrmacht rattachée à la 9e armée.

 

Après quelques semaines d’entraînement en Allemagne, les 18 000 hommes sont envoyés sur le front de l’est pour participer au siège de Leningrad à partir du 10 octobre 1941.

Et la division s’illustrera dès ce mois d’octobre en occupant une tête de pont de l’autre côté de la Volkhov avant de se replier mi novembre après avoir repoussé de nombreux assauts soviétiques.

Les espagnols souffrent du froid hivernal et des contre attaques soviétiques comme les autres soldats de l’Axe mais participent aussi héroïquement aux opérations notamment en aidant à la libération de la poche de Demiansk où 90 000 hommes étaient encerclés.
Mais les effectifs sont réduits à peau de chagrin.

Le 14 décembre, les 18 000 espagnols arrivant en renforts pour relever les survivants sont donc accueillis avec bonheur. Mais ils subissent eux aussi les attaques soviétiques qui causent jusqu’à 20 morts par jour.

Mais en janvier 1943, c’est une partie de la division (environ 5 600 hommes) qui est envoyée vers Krasny Bor et sa forêt de pins.
C’est sur cette route majeure entre Moscou et Leningrad que la division livra son combat le plus difficile.
Et qu’elle prouvera que sa devise « Pas de relève possible, jusqu’à l’extinction » ne sont pas que des paroles en l’air.

 

Entre le 10 et le 13 février 1943, c’est aux abords de ce village que la Division Bleue va résister à une offensive soviétique majeure.
Pendant 3 jours, les 5 600 hommes vont résister au bombardement de l’aviation et de près de 1 000 canons puis aux assauts de 44 000 soldats appuyés par des mortiers et une centaine de chars.

Près de 75 % des espagnols sont mis hors combat mais ils tuent environ 11 000 soviétiques.

L’offensive de l’armée rouge est stoppée et le siège de Leningrad durera une année de plus.
Siège où la Division Bleue continuera de subir la météo et les balles des russes.

 

En mars 1943, la division repousse une nouvelle offensive ennemie mais épuisée, elle est épaulée par l’arrivée de la 254e division d’infanterie avec qui elle partagera son front.
Le 5 octobre 1943, la division reçoit l’ordre de se replier et de … rentrer en Espagne.

Les soldats arrivent au pays à partir de la fin octobre et le 17 novembre 1943, la Division Azul est dissoute.

 

Mais pourquoi ce retour et cette dissolution ?
Franco était réaliste quand à la tournure que prenait la guerre en Europe.
Voyant que l’Allemagne n’allait plus pouvoir tenir longtemps face aux Alliés, il décida de céder aux pressions américaines et britanniques lui demandant d’arrêter son soutien envers l’Axe pour ne pas être considéré comme un ennemi par ces pays.

Malgré son retrait, l’Espagne subira tout de même un isolement économique et diplomatique dans les années qui suivront la Seconde Guerre Mondiale.

 

Au total, ce furent près de 50 000 espagnols qui servirent dans cette Division Bleue.
Elle compta 3 934 tués, 8 466 blessés et 326 disparus.
Parmi ces membres, près de 3 000 reçurent la Croix de Fer pour bravoure au combat.

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