Jean-Pierre Léon Bourjade voit le jour le 25 mai 1889 dans une famille bourgeoise et nombreuse (ses parents auront 9 enfants).
Très jeune, il décide de prendre la voie de la religion. Une voie qui se concrétise à fin de ses études en 1908 quand il entre dans une congrégation puis en 1910 quand il prononce ses vœux.
Sa congrégation interdite par la IIIe République, il poursuit son apprentissage en Espagne puis en Suisse où il se trouve quand la mobilisation est déclarée.
Il commence ainsi la Première Guerre Mondiale dans le 23e régiment d’artillerie puis dans la 125e brigade de bombardiers (une autre unité d’artillerie) où il fait preuve de courage et de combativité ce qui lui permet de grimpant en grade et de recevoir ses premières citations.
Il intègre ensuite l’aviation et obtient son brevet de pilotage le 20 octobre 1917 avant d’être intégré à l’Escadrille SPA 152, dite des crocodiles, qui opère dans les Vosges.
Léon est décrit comme un pilote moyen mais il choisit de se spécialiser dans le mitraillage de saucisse (les ballons d’observation allemands, les Drachens).
Une tâche compliquée car se sont des cibles puissamment protégées par la DCA ennemie. Mais c’est pourtant un exercice dans lequel il excelle, incendiant son 1er le 27 mars 1918.
Très pieux, il installe une plaque à l’image de Sainte Thérèse de Lisieux dans son avion aux côtés d’un fanion représentant le Sacré Cœur. Des symboles religieux qui dérangent ses supérieurs car interdits dans le règlement de l’armée mais autorisés pour cet homme qui accumule les succès.
Le 25 juillet 1918, il obtient en effet sa 10e victoire et les journaux commencent à le surnommer « l’as abbé ».
Lorsque l’armistice est signé, le lieutenant Bourjade comptabilise 28 victoires homologuées (27 sur des saucisses et 1 sur un appareil ennemi). Cela fait de lui le meilleur as chasseur de Drachen et le 8 meilleur as français de la Première Guerre Mondiale (alors qu’il n’a obtenu son brevet de pilote qu’un an avant l’armistice).
Pour ses exploits, Jean-Pierre Léon Bourjade sera décoré de la Croix de Guerre et fait Chevalier puis Officier de la Légion d’Honneur.
Mais une fois la guerre achevée, il choisit de retourner à sa vie et est ordonné prêtre le 26 juillet 1921 puis embarque ensuite vers la Papouasie en mission d’évangélisation.
C’est là bas que, prenant trop de quinine contre le paludisme, il fit une overdose et mourut le 22 octobre 1924 à 35 ans.
Ainsi s’envola vers le ciel l’as abbé, la terreur des saucisses allemandes.