Offensive française dans la Sarre 1939

Dans l’imaginaire collectif mondial, l’armée française moderne est une force armée qui se cache et qui se rend facilement au moindre échange de feu.
Cette croyance, fausse bien entendue, découle de l’action de l’armée française pendant la première partie de la Seconde Guerre Mondiale, à attendre derrière la ligne Maginot avant de se rendre après 5 semaines d’une offensive allemande express.

Cela n’est qu’en partie vrai.
En effet, la France a lancée une offensive en Allemagne dès septembre 1939.

 

I - Un plan entre français, britanniques et polonaisAttaque pologne

La Pologne se sait en danger dans les années 1930 avec l’accession au pouvoir d’Hitler et la montée en puissance d’un IIIe Reich qui veut sa revanche et s’étendre aux dépend de ses voisins.

La Pologne renoue donc ses alliances de 1921 avec la France et le Royaume-Uni qui promettent de lui venir en aide en cas d’invasion allemande.

Le plan est simple. La Pologne résistera le plus longtemps possible face aux armées du Reich. Cela laissera le temps aux français et aux britanniques de mobiliser leurs troupes pour lancer une offensive à l’ouest du territoire allemand, où Hitler n’aurait laissé que peu de divisions en défense.

Le 1er septembre 1939, le IIIe Reich envahit la Pologne.
Le 3, la France et le Royaume-Uni décrètent la mobilisation générale et le 9, la France envahit la Sarre.

 

II - Offensive française et contre-offensive allemande

Le 7 septembre 1939, l’état-major français lance l’opération Sarre sous le commandement du général Gamelin.
Le 9, 41 divisions françaises (divisions d’infanterie et divisions motorisées) accompagnées de 2 400 chars et de 4 700 pièces d’artillerie entrent sur le territoire ennemi.

En face, il n’y a que 22 faibles divisions et une centaine de pièces d’artillerie.Operation sarre

En avançant, les français sont surpris.
Ils ne sont pas arrêtés, il n’y a personne en face pour empêcher leur avancée.
En effet, la majorité des forces allemandes se sont repliés derrière une ligne de défense et seules quelques poches résistent.

Le 12 septembre, les français ont avancé de 8 kilomètres.
Pourtant, le 21, le général Gamelin sonne la retraite. L’opération n’était pas prévue pour être une offensive mais juste une grosse reconnaissance armée

Les dernières forces françaises quittent le territoire allemand le 17 octobre au moment du lancement de la contre-offensive allemande.
La Pologne ayant été entièrement occupée à partir du 6-8 octobre, des avions et des divisions sont rappelées.

La contre-attaque durera du 16 au 24 octobre mais n’aboutira qu’a une occupation de quelques kilomètres carrés de terre française.

La situation n’évoluera pas jusqu’au 10 mai 1940 et l’offensive allemande aux Pays-Bas, en Belgique puis en France à travers les Ardennes.

 

III - Une occasion unique gâchéeCampagne d allemagne 1945

Les champs de mines allemands ont couté à la France 2 000 morts et blessés dans cette opération.
Les allemands, de leur côté, déplorent 196 morts et 114 disparus.

Malgré ce bilan très favorable aux allemands en termes de killratio, les français ont raté une occasion en or.
Le général allemand Siegfried Westphal, ainsi que l’intégralité de l’état-major allemand, a reconnu que les français avaient fait une erreur.
En 2 semaines seulement, ils auraient pu occuper la Ruhr, la principale région industrielle allemande. Cela aurait sérieusement handicapé les capacités militaires du Reich sur la durée qui aurait été obligé d’enlever des divisions consacrées à l’attaque de la Pologne pour les ramener à l’Ouest. L’Histoire en aurait sûrement été changé.

Mais la France se replia sur la ligne Maginot et fut écrasée en 5 semaines.
Les troupes françaises ne retourneront sur le sol allemand qu’à partir de septembre 1945.

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