La bataille de Lützen

Victoire à la Pyrrhus pour les suédois, la bataille de Lützen voit deux commandants majeurs de la Guerre de Trente Ans disparaître : le maréchal impérial von Pappenheim et le roi de Suède Gustave II Adolphe.
Ce qui fait de la bataille de Lützen l'un des affrontements les plus décisifs du conflit.

 

I - Contexte

 

Débutant comme une simple insurrection locale de nobles bohémiens voulant garder leurs libertés politiques et religieuses en 1618, le conflit embrase le Saint Empire Romain Germanique et oppose catholiques et protestants.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez regarder la vidéo que l’on a sorti sur le sujet.


Voulant soutenir les protestants en difficulté, le Danemark (en 1625) puis la Suède (en 1630) interviennent militairement dans le conflit.
Après sa victoire lors de la bataille de Breitenfield, Gustave II Adolphe arrive à fédérer et organiser le camp protestant.
Il enchaîne également les victoires.

Face à cette menace, l’empereur rappelle le commandant mercenaire Albrecht von Wallenstein.
Après une campagne difficile en 1632 où il est empêché par le suédois de piller la Saxe, von Wallenstein décide de prendre ses quartiers d’hiver.
Il s’installe à Lützen mais divise son armée et en envoie une partie, avec von Pappenheim (un commandant de cavalerie impérial réputé pour son efficacité) à sa tête, prendre ses quartiers d’hiver à Halle.

Mais Gustave II Adolphe ne compte pas laisser de répit à son ennemi et décide d’une attaque surprise pour le 15 novembre.
Mais, repéré par une petite troupe qui le retarde, le roi de Suède perd son effet de surprise et ne pourra attaquer que le lendemain.

Wallenstein déploie ses troupes en vue d’une bataille pour le 16 novembre 1632 et se retranche.
Il demande également à von Pappenheim de revenir le soutenir avec ses troupes.

 

II - La bataille de Lützen

L’armée protestante, commandée par le roi suédois Gustave II Adolphe et le duc de Saxe Bernard de Saxe-Weimar, est forte de 12 800 fantassins et 6 200 cavaliers auxquels s’ajoutent 60 canons.

En face, Wallenstein dispose de 10 000 fantassins, 7 000 cavaliers et 24 canons au début de la bataille, l’armée de Pappenheim arrivant en cours d’affrontement.

En raison du terrain et de la brume, le suédois ne peuvent se déployer et attaquer qu’à partir de 11h pour une bataille qu’on imagine déjà comme une éclatante victoire.

Rapidement, l’aile gauche impériale est contournée puis écrasée.Bataille de lutzen
Mais l’armée est sauvée par l’arrivée de von Pappenheim et de ses 2 000 cavaliers, son infanterie n’arrivera que bien plus tard.
Les charges de Pappenheim stoppent l’avancée suédoise. Mais le commandant de cavalerie mène lui-même les charges et s’expose au danger. Lors d’une charge, il est grièvement blessé par un boulet protestant et doit être évacué vers Leipzig où il meurt le lendemain.
Néanmoins, son intervention stabilise la ligne tandis que les deux camps engagent leurs réserves pour faire pencher la balance en leur faveur.

Vers 13h, Gustave II Adolphe pense qu’une charge vigoureuse de cavalerie peut lui donner la victoire. Il s’élance alors avec ses cavaliers vers les lignes impériales et disparaît dans la fumée des fusils et des canons.
Quand la fumée se disperse, on retrouve son cheval mais le roi n’est pas là.
Les suédois stoppent alors les assauts et cherche leur souverain qui sera retrouvé une heure plus tard avec une balle dans le coude et dans la tête ainsi qu’un coup d’arme blanche dans le dos. Il est évacué du champ de bataille sur un caisson d’artillerie.

Dans le même temps, prit sous un feu nourri des impériaux retranchés, le centre suédois flanche et la première ligne commence à battre en retraite.
Mais des chants religieux et les appels des officiers reforme le centre.

A 15h, Bernard de Saxe-Weimar (apprenant la mort du roi suédois) prend le commandement de l’armée et décide d’insister pour gagner la bataille ou mourir en emportant le plus d’impériaux afin de venger le roi défunt.

Le combat est brutal mais, au crépuscule, l’aile droite impériale est refoulée et leur principale batterie d’artillerie est prise.

Von Wallenstein décide alors de se retirer vers 18h en étant couvert par les 4 000 fantassins de Pappenheim enfin arrivés.

 

III  - ConséquencesTraite de westphalie​​​​​​​

Les suédois restent maître du terrain et les impériaux se retirent sur Leipzig.
Ils remportent donc la bataille mais à un terrible prix.
Gustave II Adolphe est mort avec 3 400 autres soldats et ils souffrent de 1 600 blessés.
En face, les impériaux laissent environ 5 000 morts et blessés.

Cette bataille met fin à la campagne suédoise et permet de sauver la Saxe. Mais la mort de Gustave II Adolphe déstabilise le camp protestant qui perd en efficacité ce qui permet aux impériaux et aux catholiques de reprendre l’initiative.

La France, intervenant militairement à partir de 1635, prendra le commandement du camp protestant.
La Suède ne tiendra plus qu’un rôle secondaire dans les opérations et les traités de Westphalie qui, signés en 1648, mettent fin à la Guerre de Trente Ans.

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